jueves, 3 de enero de 2013
El Internado 1x01
L'Internat
Español-Francés
Les Monstres Ne Font Pas De Chatouilles
Héctor: Qu'est-ce qui se passe?
Antoine: Bonjour.
Radio: ...leur stratégie de lutte contre le terrorisme. En un autre ordre de choses, les autorités locales informent qu'une malade mentale a fui du psychiatrique de Saint Antoine ce matin. La jeune fille purgeait une peine par une tentative d'homicide et elle souffre des troubles maniques-dépressifs. Elle répond à la description suivante: brune, des cheveux ondulés, des yeux noirs et de la constitution moyenne. Elle est habillée avec le pyjama du centre de santé: une chemise et un pantalon bleu clair en coton. N'importe quelle personne qui puisse la trouver, entrez immédiatement en contact avec les agents de police.
Marie: Ça ne t'ennuierait pas que tu ôtes les mains de mon cul?
Héctor: Excuse-moi! Excuse-moi, excuse-moi.
Marie: Hé! Qu'est-ce que tu regardes?! Retourne-toi ou fiche le camp!
Héctor: Non! Hé, non! Hé, excuse-moi. Ça a été toi qui est tombée sur moi sans culottes de la tête d'un arbre. Comment pas te regarder...?
Marie: Regarde, j'aimerais rester avec toi en bavardant ici, mais tu sais c'qui se passe? Que je n'ai ni de temps ni envie.
Héctor: Quel dommage! Moi, j'avais bien t'aimé... Passe une bonne journée, hé?
Marie: Merci. Fais attention, y'a un loup par là.
Héctor: Ne t'inquiète pas, je crois pas qu'il soit d'autant mauvais poil que toi!
Mère de Caroline: Ma puce, ne me mens pas, tu crois qu'ils vont me donner un César?
Caroline: Mais oui, maman, ils vont te donner un César par chaque nichon.
Mère de Caroline: Ma fille, t'es une raseuse.
Femme 1: Bonjour, est-ce que vous...?
Mère de Caroline: Bien sûr, mais oui!
Femme 1: Merci beaucoup.
Mère de Caroline: À tout à l'heure. Prends bien soin de toi.
Mère de Vicky: Et mange bien, Victoire. T'es très maigre. Et appelle-moi tous les jours, ma fille, et tu me racontes, d'accord? Tiens, et couvre-toi car il doit faire très froid ici la nuit.
Vicky: Il faut pas, maman!
Mère de Vicky: Mais oui! Il fait très froid, ma fille. Prends bien soin de toi, ma puce.
Vicky: D'accord, maman.
Mère de Vicky: Et profite de ça, hé? C'est qu'une fois dans la vie.
Vicky: Allez, ne t'inquiète pas, maman.
Mère de Vicky: Appelle-moi, Vicky, d'accord?
Vicky: D'accord.
Else: Bon garçon.
Centeno: Mais est-ce que t'es fumé ou quoi? Ce que je veux? Eh bien, je veux la meilleure! Pas, pas une candidate de rien et en plus elle est bègue, mec. Oui. Mais non, bordel! Non! Ça m'est égal, ce que le directeur pense, je commende ici, d'accord? Hé, attend.
Jacques: Bien, papa...
Centeno: Oui, dis-moi.
Vicky: Comment ça va?
Jacques: Ça va? Ça va, mon amour?
Caroline: T'es assommant. Celui est nouveau, non? Il est mignon.
Vicky: Oui.
Marc: Allez, Paule.
Paule: Quand est-ce que papa et maman viennent nous chercher?
Marc: Ramasse tes choses, d'accord?
Aaron: Marc. Marc, tu devrais... tu dois, tu dois dire à ta sœur dès que possible que vos parents... sont morts.
Marc: Mes parents ne sont pas morts. Ils ont disparu.
Aaron: Marc, ils ont abandonné la recherche. Si tu veux... moi, j'essaie de l'expliquer à ta sœur.
Marc: Non. Non, moi, je me charge de ma sœur. Vous n'êtes que notre avocat. Envoyez l'argent tous les mois et laissez-nous tranquilles.
Marie: Bonjour! Vous avez une cigarette?
Gaëtan: Hé... oui.
Jacques: Bonjour.
Marie: Merci. Vous êtes de quelle année?
Gaëtan: De seconde. Et toi, t'es nouvelle, non? Parce que, si non, on t'aurait déjà vu.
Marie: Alors, vous avez seize ans. Mais qu'est-ce qu'il se passe? Vous allez où?
Jacqueline: Bon, qu'est-ce que tu as cru? Tu ne sais pas que fumer est interdit ici?!
Marie: Mais, madame...
Jacqueline: Remercie que je t'aie pas déraciné l'oreille et l'aie jeté aux cochons!
Marie: Bon, d'accord, je sais pas, je viens d'arriver! Je suis désolée.
Jacqueline: Voyons, voyons, où sont tes parents? Tu es de quelle année?
Marie: Non, non, non, non. Je suis pas une élève du tout. Je suis la nouvelle nettoyeuse. Aujourd'hui, c'est mon premier jour.
Jacqueline: La nouvelle nettoyeuse?
Marie: Oui...
Jacqueline: Bon! Mais tu as quel âge?!
Marie: Trente.
Jacqueline: Eh bien, ma fille, tu me diras la crème que tu utilises, hé? Et qu'est-ce qu'il arrive? Que tu embobines, non? Là, en fumant des petites cigarettes avec les élèves, en draguant... et en arrivant une heure en retard!
Marie: Bon, j'ai dû faire un très long voyage... je... j'suis désolée.
Jacqueline: Bien, très bien, bon. Maintenant, met la tenue et balaie! C'est ça pourquoi tu es venue! Et éteins ça. Allons. Allons, tout de suite! Et rappelle-moi que j'appelle pour qu'ils révisent les générateurs, hé? Ah, à propos, moi, je suis Jacqueline, la gouvernante, et ta chef.
Clotaire: La direction du Collège Lagune Noire vous souhaite la bienvenue à la nouvelle année. Pour la bonne vie en commun dans cet institut, les élèves devront être ponctuels au sujet de l'horaire de cours et de petits-déjeuners, déjeuner et dîner, n'importe quel retard sera puni avec une semaine d'écurie.
Caroline et Vicky: Une semaine d'écurie!
Marie: Chevaux!
Jacqueline: Ils te plaisent, hé? Eh bien, nettoyer le fumier va te plaire plus.
Clotaire: Les élèves devront toujours porter l'uniforme de l'institut. Les badges, les piercings sont catégoriquement interdits, n'importe quelle négligence à ce sujet sera punie avec une semaine d'écurie.
Jacques, Gaëtan et Roquefort: Avec une semaine d'écurie!
Jacques: Est-ce que tu vas pleurer la nuit en pensant à papa et maman ou est-ce que t'as apporté la tetine?
Jacqueline: Le nettoyage des chambres est à ta charge. Ah! Et tu ferras un tour aux matelas car les petits se mettent à poser les morves dessous. Et maintenant, la chose la plus importante du collège.
Marie: La bibliothèque.
Jacqueline: T'as vu quelqu'un manger "Le Petit Prince"? Ici, on prépare de la gamelle pour plus de trois cent personnes. Le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner, un jour après un autre. Sans pause. Du fruit, de la viande, du poisson pour six mois. Dès que la neige arrive, personne n'entre ni sort ici. Tu connais cette chose d'Auschwitz? Bien, la même chose mais sans être gazé.
Jacqueline: Tu les as là. Ça, c'est l'équipe enseignante de notre collège. Tiens, Alphonse! Quoi? Est-ce que tu as déjà trouvé les armes de destruction massive?
Alphonse: Si je trouve ce que je cherche, peut-être que tu ne ris pas autant, Jacqueline.
Clotaire: Il est catégoriquement interdit sortir des chambres à coucher la nuit. Ceux qui le fassent seront punis avec deux semaines d'écurie.
Jacques, Roque, Gaëtan, Carol et Vicky: Deux semaines d'écurie!
Jacqueline: Bon, eh bien, ça, c'est Else, la conseillère d'éducation. Elle est stricte et fourre son nez partout. Ah, bien sûr, en plus, c'est la copine du directeur. J'veux dire qu'elle nous fait chier.
Marie: Oh, pardon!
Jacqueline: Oh, quand on parle du loup... M. Héctor, le directeur du collège. C'est Marie, la nouvelle nettoyeuse.
Héctor: Ça alors. Te voir habillée me surprend.
Jacqueline: Bon, si... si je gêne, je m'en vais.
Héctor: Non! Ne pense pas de choses bizarres, Jacqueline, je t'explique. Moi, j'étais en train de faire du footing dans le bois et cette femme... elle tombe sur moi sans culottes d'un arbre.
Jacqueline: Sans culottes.
Else: Héctor.
Jacqueline: Firmin. Firmin! Terre appellant nef nourrice!
Clotaire: Il est catégoriquement interdit à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit et en aucun cas traverser la grille du collège et sortir au bois. N'importe qui le fasse sera puni avec l'expulsion. Bonjour et bienvenus une année encore au Collège Lagune Noire.
Aaron: Enfants, entrez s'il vous plaît. Héctor Philibert, c'est le directeur du collège et à partir de maintenant, votre tuteur légal. Bon, alors, moi, je vous laisse déjà ici. J'espère que vous profiterez du temps et si vous avez besoin d'n'importe quelle chose...
Héctor: Merci.
Aaron: Merci, hé? Nous sommes en contact.
Héctor: Allez! Entrez, entrez. Quoi? Vous aimez vos chambres? Tu verras que tu ferras des amies tout d'suite là. Est-ce qu'ils t'ont raconté qu'on a même des chevaux?
Paule: Moi, je veux aller à la maison avec mes parents.
Marc: Paule, pourquoi est-ce que tu ne vas pas chercher ta classe?
Paule: Mais moi, je n'aime pas ce bahut, pourquoi est-ce qu'on doit rester là?
Marc: Allez, sois bonne, toi.
Héctor: Tu n'as pas encore raconté à ta sœur que vos parents sont morts. Je comprends que c'est dur.
Marc: Moi, je ne sais pas si mes parents sont morts. Vous le savez, vous?
Héctor: Marc... ils ont trouvé leur yacht partagé en deux...
Marc: Et quoi? Ils n'ont pas trouvé leurs corps.
Héctor: Tu ne crois pas qu'elle a droit à savoir la vérité?
Marc: Coupez le sifflet. Vous voulez? Regardez, vous, vous n'êtes ni mon père ni mon ami.
Héctor: Je suis ton tuteur légal. Le tien et celui de ta sœur.
Marc: Ce que les merdes de papiers disent m'est égal, d'accord? Ma sœur, c'est mon problème, pas le vôtre et vous, vous pouvez épargnez vos petits conseils de merde.
Héctor: Marc! J'ai une mauvaise nouvelle à te donner. À partir de maintenant, tu vas devoir écouter mes conseils et pour le moment, je suis le seul ami que tu as dedans.
Garçon 1: Elle est en train d'manger une morve!
Amélie: Enfants! Enfants, silence! Evelyn, si t'as faim, tu devras attendre jusqu'au déjeuner, non? Tiens. Maintenant, je veux que vous fassiez un dessin de vos vacances.
Evelyn: Qu'est-ce qu'il t'arrive? Pourquoi tu pleures?
Paule: J'ai peur, je veux être avec mes parents.
Evelyn: Là, n'y pas de parents, donc, arrête de pleurer ou il viendra te chercher.
Paule: Qui ça?
Evelyn: Le monstre du bois.
Paule: Les monstres n'existent pas.
Evelyn: Ils existent, bête!
Paule: Est-ce que tu les as vus?
Evelyn: Non, mais y'a quelque chose dans cet endroit, une très mauvaise chose.
Paule: Tu le sais comment?
Evelyn: Je l'ai entendu. Si tu regardes le bois et comptes jusqu'à dix, il apparaît.
Paule: Et il fait quoi?
Evelyn: Il emmène les gens.
Radio: La jeune fille fuite du psychiatrique de Saint Antoine est toujours sans endroit connu. Quelque témoins avouent avoir la vue aux environs du bois de la Lagune Noire.
Jacqueline: Il ne manquait plus que ça au bois, une folle détachée. Marie, dans le curriculum que tu as envoyé, tu disais que tu travaillais dans un hôtel, non?
Marie: Oui, oui, oui, dans un hôtel.
Jacqueline: Et comment est-ce que tu t'es renseignée de cet emploi?
Marie: Eh bien, je l'ai lu dans un journal.
Firmin: Et tu n'avais pas de meilleurs choix? Parce que t'as envie de venir s'enfermer là, au fin du monde!
Marie: Moi, j'avais besoin d'un emploi.
Firmin: Eh bien, le salaire, c'est pas la mer à boire! On gagne plus en vendant des graines!
Jacqueline: Firmin, beau, la porte, c'est très grand, donc, si tu n'es pas content, tu sais déjà ce que tu dois faire, hé?
Else: Les extrascolaires: peinture et tennis à midi et l'après-midi hippisme et escrime. Et j'ai laissé dehors les loubards que j'ai surpris soûls l'année dernière.
Héctor: Ah, c'est bien! Quelle bonne idée. Ainsi, il leur reste du temps libre pour se bourrer la gueule au kir.
Else: Non, en plus, toi, tu veux qu'on leur donne un prix, non? Héctor, on doit être très sérieux avec la discipline!
Héctor: La discipline, c'est bien, mais avec de la psychologie, Else, ça, c'est un collège, pas une maison de redressement. Admets-les une autre fois, allez.
Else: Pourquoi tu crois que les parents nous envoient leurs enfants à ce collège et nous paient du fric? Par notre psychologie? Non, Héctor, pour qu'on les contrôle et leur impose des normes.
Héctor: Les parents ne m'importent pas, les élèves, ils m'importent, d'accord? Là, ils passent l'époque la plus importante de leur vie. Tu sais le pouvoir qu'on a? On leur donne les outils pour qu'ils affrontent le monde.
Else: Mais oui, Héctor, mais oui, mais précisément ça, c'est pourquoi on doit être rigoureux avec les normes. Regarde. Alphonse a falsifié le dossier de Victoire Richard.
Héctor: N'passe pas les bornes, il n'a rien falsifié. Elle aurait seulement raté avec un neuf et Alphonse a décidé de la réussir pour qu'elle ne perde pas la bourse. C'est son critère.
Else: Mais quel critère? Mais moi, j'crois qu'Alphonse pète les plombs, Héctor, mais oui. Tu l'as vu comment il va par les couloirs comme une âme en peine en regardant aux côtés comme s'ils le poursuivaient? Cet homme est un peu gaga. Moi, j'te l'dis.
Firmin: Hé, et... qu'est-ce que ton mari pense de que tu travailles là?
Marie: Hé, mon mari? Non, je l'ai pas, je suis célibataire. Hé, Jacqueline, il t'semble bien que j'aille ranger le garde-manger?
Jacqueline: Bien. Quoi? Toi, tu crois qu'elle a pas belle allure non plus, non?
Firmin: Moi, j'crois qu'elle est belle! Elle est si canon que j'meurs et en plus, elle est célibataire! Hé, et j'suis un mec attractif, sensible, affectueux, hé? J'y ai des chances, non?
Héctor: Marie?
Else: La nouvelle, c'est mignon...
Paule: Tu es une menteuse, il y a pas de monstres là.
Marie: Non, non, non, n'ayez pas peur!
Héctor: Compétitivité. C'est ça l'idée que je veux vous inculquer à partir de cette année. Vous, vous venez des meilleures familles de ce pays. Vous allez au meilleur collège. C'est pourquoi vous êtes obligés de devenir leaders, gagneurs, les meilleurs.
Jacques: Ça, c'est ce que j'ai toujours pensé. Dans cette vie, ou on est un number one ou on est un perdant.
Héctor: Ça, c'est l'attitude.
Vicky: Et ceux qui ont une mère marchande de fruits? Nous, qui sommes là par une bourse, quoi?
Gaëtan: La bourse a paru!
Héctor: Encore une raison pour que tu sois compétitive. Regarde, toi, tu peux arriver loin si tu sais te mettre en rapport, si tu as de la malice. Rappelle-toi ça: la fin justifie les moyens. C'est ça l'esprit de ce collège. Qu'est-ce qui se passe, Marc? Tu es pas d'accord? Non, alors, tu penses quoi, toi?
Marc: Que tout ce que vous avez dit, c'est une merde.
Héctor: Pardon?
Marc: Que si pour être un gagneur, il faut piétiner les autres et être un cochon, moi, je m'en fous.
Héctor: Bien! Marc! Bien! Merci. Enfin une personne sensée. Heureusement qu'il y a quelqu'un qui n'avale pas toute cette cochonnerie, toute cette merde, comme Marc dit. Je me payais votre tête. La fin ne justifie pas les moyens. Ce que je veux de vous, c'est pas que vous soyez compétitifs, c'est que vous soyez des personnes, que vous vous engagiez, que vous soyez intègres, loyaux, humains. J'ai pas besoin que vous soyez les meilleurs, j'en ai pas besoin. Ce que je veux, c'est que vous soyez bons, si j'atteins ça, ma tâche comme éducateur aura eu un sens. Ça, c'est la première leçon de l'année et la plus importante. Bienvenus.
Vicky: Quelle frayeur, Jacques!
Jacques: Viens ici. Viens ici.
Carol: Quoi?
Jacques: T'as aimé les e-mails que je t'ai envoyés en vacances?
Carol: Oui.
Jacques: Oui?
Carol: Je sais pas si j'ai aimé plus celui de... celui du mec qui chie et un âne bandé...
Jacques: Oui.
Carol: Ou celui du requin qui arranche un bras au chinois. Quels tendres, les deux...
Jacques: Mon cœur, moi, j'dis les choses cool, un peu... romantique, en personne.
Carol: Mais oui... en personne.
Alphonse: Regarde bien par où tu vas, mon vieux!
Carol: Alphonse, vous avez laissé tomber ça.
Alphonse: Merci.
Carol: De rien.
Alphonse: Dès qu'il se rafraîchit, j'le laisse tomber.
Vicky: Tenez.
Alphonse: Merci.
Vicky: Non, merci à vous de me réussir. Je vous promets que, cette année, je vais beaucoup plus m'efforcer. Je vous le promets.
Alphonse: Il vaut mieux, car tu es très dégourdie mais très fainéante et il faut que tu gardes la bourse, ta mère fait assez pour te tenir là. Clotaire, Clotaire!
Clotaire: Quoi?
Alphonse: Écoute, tu te souviens de cet ermitage ancien qu'il y avait dans le bois?
Clotaire: Un avec une girouette dessus?
Alphonse: Oui, oui! Celui-là, celui-là! Est-ce que tu sais exactement dans quel endroit il était?
Clotaire: Eh bien, non, Alphonse, si je me souviens pas même de l'âge que j'ai, comment est-ce que je vais me souvenir d'un ermitage qui a été démoli il y a vingt ans? Vois-le dans la carte ancienne de la bibliothèque.
Alphonse: Non, moi, j'l'ai déjà vu mais il ne figure pas.
Else: Est-ce que tu as besoin d'aide? Est-ce que tu veux que moi, j'brise un tableau de plus?
Alphonse: Laisse-moi tranquille, Else!
Else: Non, je vais pas te laisser tranquille, Alphonse. Est-ce qu'on peut savoir ce que tu cherches maintenant?
Alphonse: Tu sais parfaitement ce que j'suis en train de chercher! Et quand je le trouve, on en parlera.
Else: Donne-moi ça.
Alphonse: C'est ça c'que tu aimerais. Laisse-moi passer.
Else: Non, d'abord, donne-moi ça. J'ai dit que tu me le donnes.
Alphonse: Je t'ai parfaitement écouté! Je vais arriver à la fin de ça, soit que tu l'aimes bien soit que pas.
Héctor: Mais qu'est-ce qui se passe ici?! Ça va?
Alphonse: Ça a été un accident. Je voulais pas, hé?
Else: Mais pourquoi est-ce que tu m'as fait ça, Alphonse?
Héctor: Tu as agressé une collègue?
Alphonse: Je te dis que ça a été un accident! Héctor, je vais te raconter quelque chose que je ne t'ai jamais raconté. Dans ce bois-là, des choses se passent.
Héctor: Mais qu'est-ce que tu dis?
Alphonse: Des choses inexplicables! Je n'ai pas encore tout le renseignement mais il faut que tu me croies! Ce bois-là, c'est très dangereux!
Else: Oui, il est plein de monstres.
Alphonse: Quand je ferai des recoupements dans deux jours, je te raconterai tout.
Else: Alphonse, s'il te plaît! Mais est-ce que tu t'écoutes?
Alphonse: Elle, elle sait... elle sait des choses. Demande-lui, Héctor, demande-lui!
Héctor: Assez! Je ne veux pas écouter un mot de plus!
Else: Tu devrais aller chez le médecin.
Héctor: Va-t'en, Alphonse.
Alphonse: Quoi...?
Héctor: Va-t'en. Prends des mois de repos.
Alphonse: Tu es en train de me congédier?! Je ne suis pas fou!
Héctor: C'est pour ton bien, Alphonse, c'est pour ton bien... Tu peux pas ainsi travailler ici, Alphonse, va-t'en. Va-t'en.
Héctor: Écoute, tu veux vraiment travailler là?
Marie: Je prenais l'air et... et j'suis tombée!
Héctor: J'sais... hé, toi, tu tombes beaucoup, non?
Marie: Je vais suivre avec mes affaires...
Héctor: D'accord, d'accord.
Marie: Au fait, pardon pour cela d'avant et... excusez-moi d'avoir vomi sur vous.
Héctor: Tu fumais, non?
Marie: Oui.
Héctor: Allez, donne-m'en un. Demain, je l'quitte à nouveau. Donne-moi ça.
Else: Qu'est-ce que tu penses si toi et moi, on prend un bain de mousse calmant et... et on boit cette bouteille de vin ligérien de 1985 qu'on a gardée depuis Noël? Hé? Ils t'ont pas appris à frapper aux portes avant d'entrer?
Marie: Hé... pardon.
Héctor: Entre. Entre, on part déjà. Ça m'ennuie pas te voir sans culottes mais comprends que j'commence à le prendre comme quelque chose d'personnel.
Marie: Non, c'est que... y'a un clou là!
Héctor: Laisse-le. Je venais chercher mes clés, tu les a vues?
Marie: Non, non. Non, non. Aucune idée. Moi, j'ai déjà fini. J'm'en vais. C'était la salle de bains.
Héctor: Oui.
Marie: À tout à l'heure.
Héctore: Au revoir.
Alphonse: Caroline! Caroline! Caroline!
Carol: Qu'est-ce que vou faites là?
Alphonse: Vous devez partir de ce collège! Il est dangereux!
Carol: Alphonse, vous m'effrayez!
Alphonse: Maintenant, je peux pas vous l'expliquer. Allez demain à dix heures au cimetière et je pourrai vous raconter tout.
Carol: Alphonse... mais... Alphonse!
Jacques: Le... l'collège est dangereux. Et à dix heures au cimetière, non?
Vicky: Oui. Quoi? Qu'est-ce qui vous plaît tant? Voyons!
Gaëtan: Et vous y allez comme ça, avec des légers vêtements, non? Pour gagner du temps.
Carol: Quoi?
Jacques: Allez, et comment. Ma cousine de trois ans croit pas même ça. Ce qui se passe, c'est qu'Alphonse est malin. En plus, il sait que vous dormez à demi-poil.
Gaëtan: Il vous scie pour que vous vous jetez à son cou et en plus, il vous cite pour demain. Bordel, mec, pourquoi ça nous est pas venu à l'esprit? Regarde-les, il les a au point de caramélisation.
Carol: Vous êtes imbéciles ou qu'est-ce qu'il vous arrive?! Alphonse n'est pas un voyeur et il est pas obsédé comme vous.
Jacques: Morveuse, allez, va à ta chambre, tu peux pas être là.
Marc: Paule! Qu'est-ce que tu fais là?
Paule: Moi, je veux dormir avec toi. Je peux rester?
Jacques: Non, tu peux pas rester, naine. Allez, va à ta chambre. Pars d'ici. Allez.
Marc: Si tu mets la main sur ma sœur à nouveau, je te l'arranche, con.
Gaëtan: Eux, ils viennent!
Jacqueline: Caroline et Victoire! À vos chambres! Maintenant!
Jacques: Jacqueline, quelle frayeur, on était en train d'dormir.
Gaëtan: Est-ce que tu savais que si tu romps le sommeil à un adolescent, tu peux lui causer un trouble psychologique grave à son âge adulte?
Jacqueline: Ferme ton caquet ou tu vas pas atteindre ton âge adulte. Vous! Ou vous sortez tout de suite ou demain je vous fais les deux me faire la manucure. Bien, on est en train de se comprendre.
Carol: Oui, bien sûr, Jacqueline, t'as des durillons comme des champignons.
Marc: Allez, allons dormir, Paule.
Firmin: Eh bien, on devait pas beaucoup te payer à cet hôtel-là, hé? Parce que t'as pas apporté beaucoup d'bagages.
Jacqueline: Tripote pas le pain au lait, hé?
Marie: Hé... ma famille... m'enverra les choses. Moi, j'aime pas voyager avec beaucoup de bagages. Bon, bordel, qu'est-ce qu'il t'arrive?! Pourquoi ces petites questions?! T'as de problèmes avec moi?!
Firmin: Non, putain... c'est que...
Marie: Non, pas "c'est que"! Ce que j'aie fait avant de venir là n'est pas ton affaire! Donc, laisse-moi en paix.
Firmin: Tranquille, nana, hé? Je voulais qu'être aimable avec toi. Peut-être t'inviter à prendre un verre ou à sortir danser mais tranquille, je l'ai saisi, hé? Tu t'occupes d'tes affaires et moi, de miennes.
Marie: Non, excuse-moi. Également, moi, je suis pas une fille de sortir ni de danser.
Firmin: C'est parti! Je ne t'ennuie plus.
Jacqueline: Tu l'as dans la poche, non? Hé, et toi, ne fais pas... allez, allez, allez, allez, allez.
Marc: Lève-toi. Fais place à ma sœur.
Paule: Marc, je n'aime pas ce bahut.
Marc: Allez, allez, mange-en un peu, tu verras qu'il est délicieux.
Else: Je suis désolée mais les grandes personnes s'asseyent à cette zone et les petites à celle-là, hé? Allez, jolie, allons avec tes camarades.
Marc: Regarde, excusez-moi. Ma sœur, elle est petite et elle est effrayée, vous savez? Mes parents ont disparu et...
Else: Regarde, Marc, tous les petits pleurent le premier jour et il faut que ta sœur passe ça comme tous les autres. Allez, allons.
Firmin: Oh! Comme on t'a mal peigné aujourd'hui! Regarde, regarde combien d'nœuds t'as dans les cheveux.
Marc: Cette professeur est un peu renarde, non?
Jacques: Marc, tes parents t'appellent... au téléphone du couloir.
Marc: Paule! Papa et maman téléphonent!
Paule: Bien! On va leur dire qu'ils nous emmènent à la maison, pas vrai, Marc?
Marc: Oui. Allons, vite! Maman! Maman.
Paule: Marc, tu vas où? Maman? Maman.
Héctor: Tranquille!! Bordel, qu'est-ce qu'il t'arrive? Et toi, tu n'sais pas pourquoi il t'a collé, n'est-ce pas? Vous n'avez rien à dire?
Jacques: Si tu veux me faire un autre coup, fais-le-moi, ça m'importe pas, parce que j'suis contre la violence et la vengeance.
Héctor: Une semaine d'écuries. La sauvagerie n'es pas permise à ce collège.
Pière: Allez.
Héctor: Toi, Jacques!
Jacques: Quoi?
Héctor: Assieds-toi.
Jacques: Oh! Oh! C'est tombé.
Marc: Qu'est-ce qui se passe? Vous êtes venus me frapper? Je tremble. Comment est-ce que vous allez le faire? Un par un? Deux par deux? Ou je commence avec les trois en même temps?
Jacques: Non. Te casser la tête, c'est pas drôle. Tu sais ce qui est drôle? Raconter à ta sœur qu'elle est orpheline. Ça, c'est vraiment drôle.
Marc: Si tu t'approches de ma sœur, je t'arranche la tête, fils de pute.
Jacques: Tranquille, encensoir, tranquille! Je t'ai déjà dit que cette violence m'va pas, hé? Comme ça. J'aime bien comme ça. Tranquille.
Héctor: Hé! Tu devrais être aux écuries.
Marc: Il faut que je dise à ma sœur que nos parents sont morts, OK? Vous ne dites pas qu'il faut avoir des couilles?
Héctor: Marc, attend. Viens ici. Viens ici! Pense comment tu vas le lui dire.
Marc: Eh bien, en le lui disant. Ce que je vais pas permettre, c'est que personne ne lui fait mal. Salut.
Paule: Salut, Marc!
Marc: Paule, il faut que je te raconte une chose. Maman et papa ne vont pas venir.
Paule: Pourquoi? Maman est fâchée avec moi? Mais si elle nous laisse retourner à la maison, j'serai bonne. Vraiment, vraiment, vraiment.
Marc: Non, non. Non, Paule. Maman n'est pas fâchée avec toi. Mais... elle est dans un endroit dont elle ne peut pas revenir.
Paule: Pourquoi? La voiture est cassée?
Marc: Non, Paule. Là-bas, il y a pas de voitures ni de routes. Paule, maman et papa sont allés naviguer, le bateau a plongé et on ne sait pas où ils sont.
Paule: Peut-être qu'ils sont dans une île secrète.
Marc: Peut-être. Mais, à partir de maintenant, ça va être notre maison.
Paule: Mais c'est que je n'aime pas cet endroit. Il est laid, tout est obscur et y'a des monstres. Pourquoi est-ce que maman nous a laissé là?
Héctor: Paule, moi, je vais te dire pourquoi. C'est un secret, hé? Ce collège est magique. Oui, les bruits, ce sont des messages, tu le savais pas? Regarde, chaque fois que tu écoutes un claquement de porte, c'est que ta maman te donne un baiser, et s'il y a une panne de courant et tout reste dans le noir, c'est que ta maman te serre, et quand tu entendras le vent siffler, eh bien, eh bien, eh bien, eh bien, eh bien, ça, c'est le meilleur.
Paule: Qu'est-ce que c'est?
Héctor: Ça, c'est que ta maman te dit qu'elle t'aime beaucoup.
Paule: Et les monstres du bois?
Héctor: Ah! Mais tu parles des fées!
Paule: Quelles fées?
Héctor: Les bonnes fées qui vivent dans le bois.
Paule: Et les fées, elles font quoi?
Héctor: Regarde, si tu trouves une fée une fois, il faut que tu fermes les yeux, penses un désir et, si tu n'es pas triste, il se réalise.
Paule: C'est pourquoi maman nous a amené à ce collège? Parce qu'elle sait qu'il est magique?
Héctor: Bien sûr.
Paule: Moi, je t'aime aussi, maman!
Evelyn: Maintenant! Allons!
Marie: Oh! Oh! Mais ces dames font quoi là à cette heure?
Paule: Pourquoi tu étais pleine de sang? Est-ce que tu as tué quelqu'un?
Marie: Non, mais moi, j'suis très méchante. Hé, venez. Parce que vous savez ce que je fais aux filles? Des chatouilles! Allez, à la douche!
Paule: Allons. Oh, je te dis qu'il y a pas de monstres au bois, il y a des fées. Tu peux faire des vœux.
Evelyn: Et comment est-ce que tu sais qu'elles sont des bonnes fées, bête?
Paule: Le directeur me l'a dit. Mais c'est un secret, hé?
Evelyn: Ah. Mais... s'ils nous voient sortir au bois, ils vont nous punir.
Paule: Eh bien, fais comme vœu à la fée qu'ils te punissent pas.
Evelyn: Mais moi, je veux pas user mon vœu en demandant ça.
Paule: Eh bien, cache-toi pour qu'il te voie pas, assommante. Regarde, on peut sortir par là. Allons.
Evelyn: Moi, aujourd'hui, j'ai aucun vœu, je vais plutôt au bois un autre jour.
Paule: T'es une trouillarde.
Evelyn: Mensonge! C'est que je veux pas y aller!
Paule: Eh bien, c'est pire pour toi.
Carol: Il est quelle heure?
Jacques: Onze heures. On est là depuis une heure, putain! Lui, il est venu, il vous a vu habillées et il s'est retourné.
Carol: Jacques, mais non!
Jacques: Non...
Carol: Alphonse était très tracassé, il a dit qu'il fallait qu'il nous racontait quelque chose de très important!
Vicky: Oui, bien, Alphonse pouvait nous avoir cité dans un autre endroit, putain! Qu'est-ce que c'est ça?
Carol: Oh!
Vicky: Oh!
Jacques: Ah!
Vicky: Je sens comme si quelqu'un nous épiait.
Else: Qu'est-ce que tu fais? Tu dors pas? N'aie pas peur car il n'y a rien ni personne là dehors.
Evelyn: Il y a.
Else: Qui ça?
Evelyn: Paule. Elle est là dehors.
Else: Paule? Mais qu'est-ce que tu dis? Elle est en train de dormir ici. Paule est où, Evelyn?
Evelyn: Elle est allée au bois chercher les bonnes fées.
Else: Allez, couche-toi.
Jacques: Regarde, les filles, on attend là depuis deux heures, hé? Peut-être que ce qu'il fallait qu'il vous racontait était pas si important ou... ou il s'est dégonflé ou je sais quoi! Mais moi, je m'casse.
Vicky: On le chercher demain. Comme ça, à la lumière du jour, en prenant le petit-déjeuner tranquillement, allez.
Carol: Mais non! S'il vous plaît! Voyons! S'il nous a cité là, ce sera pour quelque chose! N'vous dégonflez pas!
Gaëtan: Moi, j'ai froid, faim et si envie d'attrapper le lit que j'meurs.
Roquefort: Non, ce qu'il t'arrive, c'est que t'es une poule mouillée. Gaë a peur!
Carol: Qu'est-ce que ça a été?
Jacques: Je sais pas mais moi, j'aime pas ça, hé?
Vicky: Alphonse, c'est vous?
Carol: Cours! Cours, cours, cours!
Héctor: Que personne ne sort seul. Tout le monde en groupes de deux. Chacun en une direction, le premier qui la voie, qu'il fasse sonner le sifflet, c'est clair?
Professeur 1: Amélie, Clotaire, restez à l'entrée pour le cas où elle reviendrait.
Clotaire: OK.
Pière: Lui et moi, on va dépôt d'eaux.
Amélie: Et on ne devrait pas attendre que la police vienne?
Else: Non, il y a pas de temps! Il faut sortir la chercher maintenant!
Jacqueline: Qu'est-ce qui se passe?
Héctor: Une fille s'est perdue dans le bois.
Jacqueline: Quoi? J'vais chercher le manteau.
Else: Va à ta chambre, Marc.
Marc: Ma sœur est perdue là dehors! Je vais pas aller au lit.
Else: J'ai dit que tu ailles à ta chambre.
Héctor: Viens avec moi. Ne bouge pas de mon côté, c'est clair?
Jacqueline: Allez, allons. On y va!
Marie: Jacqueline, moi, je reste plutôt. Pour le cas où la fille reviendrait pendant que vous la... la cherchez.
Jacqueline: Bien.
Héctor: Paule!
Marc: Paule!!
Firmin: Paule!
Marc: Paule!!
Firmin: Paule!
Marc: Paule! Paule, tu es là? Paule, c'est toi? Qu'est-ce que c'est ça, bordel? Paule!!
Paule: C'est une fée, c'est une bonne fée. Je suis venue te demander un vœu et je te promets que jamais je ne deviendrai plus triste. Je veux que mon papa et ma maman reviennent de cet endroit qui est si loin et qu'ils m'emmènent à la piscine à boules du centre commercial, que maman fasse des crêpes au chocolat, que papa joue au cache-cache avec moi et... rien de plus. Fin de mon vœu. Fée! Bonne fée! Ah! Au secours, maman! Au secours! Maman, maman!
Alphonse: Aide...
Paule: Maman!
Héctor: Paule? Paule? T'es bien? Je l'ai! Elle est ici! Elle est ici!
Marc: Paule! Paule! Tu étais où? Tu sais que tu m'as fait peur?!
Paule: Marc, ne te fâche pas, je voulais que voir les fées.
Marc: Les fées?
Paule: Marc, il y avait un homme. J'ai vu sa main.
Héctor: Un homme? De qu'est-ce que tu parles?
Paule: Moi, je pensais que c'était une... une bonne fée mais c'était un homme. Il a saisi mon pied mais je me suis échappée.
Héctor: Allez, emmène-nous jusqu'à lui.
Marie: Merde.
Paule: Il est là! Là! Il est mort?
Héctor: Il n'y a aucun homme là, Paule.
Paule: Il était là, j'ai vu sa main. Il m'a saisi.
Héctor: Probablement, tu t'es retrouvée avec la branche d'un arbre. Ça, c'est très obscur. T'es sûr que ça, c'était l'endroit?
Marc: Bien, il y a personne là, Paule. Seulement un tas de feuilles sèches.
Paule: Eh bien, la fée est vraiment venue.
Paule: Marc, toi, tu vas jamais partir, n'est-ce pas?
Marc: Bien sûr que non, Paule. Toi et moi, on sera toujours ensembles.
Paule: Tu le promets?
Marc: Je le promets.
Clotaire: Où est-ce qu'elle était?
Héctor: On l'a trouvée sur le chemin.
Amélie: Tu nous a fait peur, petite!
Héctor: Allez, allons, allons.
Else: Héctor? T'es en train de te doucher?
Héctor: Pas encore!
Else: Pourquoi on prend pas de bain dans ma chambre?
Héctor: OK! J'y viens.
Jacqueline: Tu crois que j'suis idiote?
Marie: Pardon?
Jacqueline: Où est-ce que tu étais?
Marie: Je suis allée chercher un verre de lait. Est-ce qu'on a déjà trouvé la fille?
Jacqueline: C'est vrai, tu crois que j'suis idiote. Et le verre de lait, il est où, hé? Tu l'as renversé sur toi?
Marie: Je l'ai bu.
Jacqueline: Ah, bien sûr! Tu l'as bu pendant que tu te faufilais dans le bureau d'Héctor pour piquer! Oui! Je t'ai suivi! Qu'est-ce que tu as emporté?
Marie: Rien.
Jacqueline: Rien? Bon, allors, comme tu veux, tu sors dans la rue! Tu sors dans la rue! À ce collège, on a besoin de tout sauf voleuses!
Marie: S'il te plaît, Jacqueline, laisse-moi t'expliquer.
Jacqueline: Non, non, non! Explique-le à la police!
Marie: Pas à la police! S'il te plaît, Jacqueline, laisse-moi t'expliquer! Je cherchais les fiches médicales des élèves de terminale.
Jacqueline: Les fiches médicales? Pourquoi?
Marie: Pour trouver un garçon. Un qui a étudié à ce collège. Il a seize ans et il est AB-négatif, c'est la seule chose que je sais de lui.
Jacqueline: Comment?
Marie: La seule fois où je l'ai vu a été à l'hôpital. J'avais treize ans et mon copain l'a vendu à un couple de richards pour... se mettre un shoot.
Jacqueline: Allors, ce garçon que tu cherches...
Marie: C'est mon fils. J'ai besoin de voir son visage, savoir quelle musique il écoute, s'il a mes yeux, s'il se ronge les ongles comme moi.
Jacqueline: Attend, attend, attend, attend.
Marie: Je veux que faire la connaissance avec lui, Jacqueline.
Jacqueline: Attend, attend un moment, attend un moment. Et comment est-ce que tu sais qu'il est là?
Marie: Je le cherche depuis toute la vie. Des ans. Obsédée. Jour et nuit. C'est une longue histoire. Mais le bon, c'est que j'sais qu'il est là, qu'il est là, qu'il est à la Lagune Noire!
Jacqueline: Et quand tu le trouves... quoi?
Marie: On me l'a enlevé des mains. J'ai pas pu le tenir dans mes bras même une seconde. Tu sais ce que c'est ça, Jacqueline?
Jacqueline: Une vacherie. T'as une cigarette?
Marie: Mais on ne peut pas fumer là.
Jacqueline: Dit la voleuse. Allez. Je te dis pas... la vie, elle est raide.
Paule: Marc, tu es en colère avec moi?
Marc: Non. Non, je ne suis pas en colère avec toi, Paule. Mais il faut que tu me promettes une chose. Que tu ne vas jamais plus aller toute seule au bois. Tu le promets?
Paule: Oui, oui, oui, je le promets.
Marc: OK.
Paule: Marc, une fée m'a donné ça. Et ce mauvais homme m'a saisi le pied et sûrement, il voulait me faire mal.
Marc: Comment est-ce que tu le sais? Est-ce qu'il te l'a dit, lui? Et est-ce qu'il t'a frappé ou t'a insulté? Eh bien, alors, peut-être que c'était un gnome, Paule, et il n'voulait que te saluer ou t'emmener au collège. Peut-être qu'il a pensé que tu t'y étais perdue.
Paule: Marc, toi, tu crois en les gnomes et en les fées?
Marc: Bien sûr. Pas toi? Ce que je crois pas, c'est qu'ils vivent dans le bois, Paule. Moi, je crois qu'ils vivent dans les maisons, dans les armoires, dans les commodes... et dans les endroits comme ça.
Paule: Pas vrai!
Marc: Bien sûr. Tu vois pas qu'il fait froid dans le bois. T'as jamais vu une fée habillée avec un manteau et avec une écharpe? Non, elles ne portent que leurs petites robes en soie, avec leurs chaussures à talons...
Paule: Et des baguettes?
Marc: Ah, oui! Et des baguettes, oui... Mais pas de manteaux. Et dans le bois, eh bien, elles mourraient de froid.
Paule: Tu sais quoi? Ce collège n'est pas tellement mal non plus. Comme il est magique. Bien que tes amis soient un peu bêtes. Ils m'appellent naine et morveuse. Je ne sais pas pourquoi ils ne me laissent pas dormir avec toi et celle professeur, qui a un bâton dans le derrière, elle est toujours en colère. Mais le directeur, il est bon et il dit que ce collège est magique, et il sait beaucoup de choses sur les fées. Et j'aime bien aussi la dame qui a des durillons comme des champignons et son amie, la nettoyeuse du collège, au début je pensais que c'était un monstre mais ensuite, je me suis rendue compte que non parce que les monstres ne font pas de chatouilles et le cuisinier, il est très sympa et il me fait des nœuds dans les cheveux. Et tes amies, elles sont très belles, elles ont des longs cheveux et elles se peignent les lèvres. Quand je serai âgée, tu me laisseras me peindre les lèvres et portes des chaussures à talons comme les fées?
Marc: On verra bien, Paule. Maintenant, endors-toi.
Vicky: Toi, tu peux pas dormir non plus?
Carol: Non. Où est Alphonse? Est-ce que quelque chose lui a arrivé?
Vicky: Non, sois pas bête, sûrement, il nous a fait une blague.
Carol: Oui, t'as raison. Demain, en cours d'histoire, on lui dit qu'on a tout avalé et sûrement qu'il se tord de rire.
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